Fuel Apocalypse c'est quoi?

Le monde de Fuel Apocalypse ou F.A. pour les intimes est votre monde. Votre bonne petite terre, une fois que l'on en aura pompé toutes les réserves naturelles.

Et autant vous le dire tout de suite ce ne sera pas beau à voire !

Croyez moi, à l'époque ou l'or noire commençait à manquer, les accords de paix ont vite sautés. S'il y avait aujourd'hui des historiens il parleraient surement de troisième guerre mondiale... Mais pour nous c'est le Fuel Apocalypse.

C'est le monde où on vit, un monde où on tue pour une goute d'essence. Pour un oui ou pour un non ! Ce monde c'est celui de F.A. !

Et putain mon ami, qu'es ce que j'aime ce monde!

24/07/2012

Episode 8 : Le Convois


5 mai 2152, peu après midi , quelque par sur la route 66

Bonjour mesdames, mesdemoiselles et messieurs, et bienvenue pour cette chevauchée du train infernal. Laissons pour un temps Schamerock et ses querelles de comptoir pour revenir un peu plus tôt dans l’après-midi si vous le voulez bien. Allez je vous laisse entre des mains expertes !

Ça fait déjà cinq jour qu'on roule sans relâche. Cinq jour d'une route qui n'en finit pas, du sable et de la roche à perte de vue. Et cette poussière, que les roues de ce satané camion soulèvent sur son passage. En plus de s'infiltrer partout et de venir me brûler les yeux elle va finir par nous attirer des ennuis. Un nuage de poussière qui se déplace dans une étendue où rien ne bouge, il ne faut pas être savant pour savoir que ça se repère à des kilomètres !

Mais putain pourquoi je l'ai suivie, je suis trop con. On me l'a toujours dit : Rik tu finiras par faire une connerie ou te faire tuer si tu ne réfléchis pas avant de faire affaire. Et voilà où j'en suis maintenant, lancé à vive allure au volant d'un camion citerne en plein désert avec pour seule escorte trois voitures renforcées et armées comme des fillettes. Merde Rik.... putain putain mec tu as vraiment foiré sur ce coup là ! Qu'est-ce qui t'a pris de lui dire oui hein ? Tu aurais pas pu faire comme tous les autres, lui rigoler au nez, ou même lui dire non poliment. Toi non il a fallu que tu laisses parler ton cœur. Une jolie fille vient te voir et te demande de l’accompagner au suicide et toi tu dis oui sans la moindre hésitation ! Et en plus tu seras sûrement mort avant que le moindre truc se passe avec elle. Mais merde j'ai été bercé trop près du mur ou quoi ! Fait chier ! Fait chier.

« Encore à te plaindre Rik, tu n'es pas content d’être là avec moi ? Regarde ce spectacle un peu, cette vue dégagée sur l'horizon sans la moindre perturbation, le calme plat. Ca ne te laisse pas penseur ?
-Putain on va tous crever et toi tu t’extasies devant ce foutu désert. Mais atterris Ingoï, on va tous mourir dans ce foutu désert. C'est même pas sur que cette route mène encore quelque part et on est visible comme un nez au milieu de la figure d'un ivrogne, rouge, et qui crie regardez je suis là !
-Il vas falloir que je le dise combien de fois c'est Ying-Oi, et personnellement je ne compte pas crever ici, je n'ai pas fini tout ce que j'ai à faire. Après si tu veux tu peux descendre maintenant et faire du stop pour rentrer !
-J'en ai rien à foutre de comment tu t'appelles. J'aurais jamais du t'écouter et te suivre.
-Tu serais presque craquant quand tu boudes. »

C'est vrai qu'il est mignon quand il fait cette tête la, avec ses cheveux en bataille, ses lunettes d'aviateur et son foulard autour du cou. Mais c'est un vrai con, qu'est-ce qu'il peut être chiant, ça fait trois jours qu'il se plaint non stop ! Comme s'il était le seul ici à avoir conscience du danger. Je commence à en avoir plus que marre. J’espère que la prochaine ville est bientôt, on va manquer de vivres !

Après cette courte, mais fructifiante discussion Ying-Oi, resta un moment dans ses pensées, alors que Rik continuait de vociférer contre tout le monde comme si la terre entière lui en voulait personnellement ! Le camion continuait d'avaler les kilomètres inlassablement toujours plus loin toujours plus loin. Ying-Oi fut tirée de ses pensées par l'un des mercenaires engagés pour le convoi. Elle ne se souvient plus de son nom mais cela n'a aucune importance pour l'histoire. C'était l'heure du changement de poste, à son tour de monter à la tourelle et de faire la sentinelle.

Elle adorait faire ça, sentir le vent lui frôler le corps, le sable lui fouetter le visage. Elle se sentait en vie aux manettes de la tourelle de surveillance. Mais avant d'y monter passage obligé par la couchette. On ne monte pas la garde avec juste un bout de tissu sur les seins, elle a beau aimer le vent et le sable elle n'est pas maso. Après avoir enfilé son plastron en cuire, mis son casque, ses lunettes et ses gants, elle était prête.
Elle prit la petite échelle qui monte à la trappe,directement découpée dans le plafond de la couchette, celle ci manquait de s'arracher à chaque manipulation mais donnait accès au double fond de la cabine et à la tourelle. Dès qu'elle mit la tête dehors le vent la gifla, lui rappelant qu’ici il était le maître.
La tourelle de surveillance était en réalité une ville pièce d'artillerie, sûrement une arme lourde récupérée sur un véhicule militaire et installée là. Un assemblage de pièces métalliques formait une cage et une structure pour encaisser le recul et quelques plaques de fer à l'épaisseur douteuse venaient assurer la protection de l'opérateur. L'opérateur lui avait un vieux siège de tracteur dont il ne restait que la structure, l'assise ayant été refaite avec des lanières de cuire ! Une longue vue avait été greffée sur l'arme en guise se viseur. Elle avait du être réparée un nombre incalculable de fois et bidouillée pire qu'une mobylette.
La nuit commençait à tomber quand Ying-Oi aperçu une première traînée de fumée au loin, le temps de porter son attention dessus qu'elle s'était dédoublée. Son premier réflexe fut de braquer la longue vue dessus pour voir de quoi il s'agissait. Après une première tentative qui se solva par un échec et après avoir nettoyé le verre obstrué par le sable, elle pu voir à travers le viseur de l'arme une bande de motards lancés à vive allure dans leur direction. En un rien de temps l'alerte fut donnée, les trois postes d'arme du camion citerne occupés et les trois voitures prêtes à livrer bataille.

Finalement Rik avait peut-être raison tout à l'heure, se dit-elle ? On va peut-être tous y rester.