6 mai , entre 23h et 2h du matin , Shamrock
Après ce court moment de flottement,
l'histoire du GazolineDolls s'accéléra brutalement. Qui était ce
type à la capuche ? Il fallait soit être fou ou inconscient
pour s’attaquer à un membre du gang d'Arxe comme il l'avait fait.
Ou alors sûr de soi, mais ça, seul l'avenir nous le dira.
Alors
que le bordel s'arrêtait de vivre le temps d'une respiration qui
semble-t-il dura une éternité pour tout le monde, l'inconnu à la
capuche ne bougea pas, le bras tendu, brandissant le canon scié qui
venait de vaporiser le crâne du pauvre homme. De la fumée
s'échappait des deux canons et du reste de tête.
Putain, depuis que je suis devenu le
patron de ce bordel je n'ai jamais rien vu de pareil. Ce type reste
là par 45° avec sa capuche sans rien boire pendant des heures et
juste après qu'il se soit décidé pour un bourbon, qu'il a bu d'une
traite, il répand le cerveaux du premier qui vient l’emmerder dans
mon bar ! Cette histoire vas mal finir, je le sens, je ferais
mieux de disparaître du comptoir avant le carnage.
Au moment même où Bill finissait son
raisonnement le corps commença a vaciller, puis lentement
s’effondra. Son contact avec le sol fut le signal. Bill et son
légendaire courage prirent leurs jambes à leur cou pour se mettre à
l’abri dans l’arrière bar, sur son passage il bouscula la jeune
fille qui venait de lui parler. Elle s’effondra, à son tour,
quelques secondes plus tard, la poitrine traversée par une balle.
Déjà les bouteilles explosaient sous l'impact des tirs au-dessus de
lui. C'était un carnage, son bar allait être détruit et sa
clientèle s'entre-massacrait. La fusillade prenait de plus en plus
d'ampleur. Tout le monde tirait sur tout les monde sans savoir
pourquoi. L'ambiance de la soirée et l'atmosphère qui avait régné
depuis le début les avait tous mis sur les nerfs, et maintenant
était venu l'heure de la confrontation. Chacun cherchait à rester
en vie le plus longtemps possible tout en abattant le plus de monde
possible, comme si le dernier debout recevrait une récompense
ultime.
Le bruit des coups de feu résonnait
dans la pièce comme si un avion de chasse venait d'y passer le mur
du son. Les tables avaient été retournées pour servir de barricade
aux moins courageux. Bien qu’éphémères elles offraient un
semblant de protection à leurs occupants. Une illusion qui se
dissipait bien vite, partie en éclat sous l'effet d'un coup de
chevrotine, arrachant au passage quelques lambeaux de chair à celui
qui ce croyait à l’abri. Des éclats de bois et de métal volaient
dans tous les sens. Les détonations des armes à feu avaient
remplacé par leurs éclats la lumière artificielle. Déjà en temps
normal le GazolineDolls n'était pas réputé pour sa clarté mais il
ne restait que deux ou trois néons pendouillant au bout de leur
fil. Ils se plaisaient à nous interpréter une danse macabre, comme
des pendus se tortillant avant de trépasser. La lumière qu'ils
émettaient n'était plus que des clignotements sporadiques, on
aurait pu croire qu'ils étaient atteints d'une sorte de crise
d'épilepsie.
Dans un premier temps, le chaos avait
était contenu dans l'enceinte du GazolineDolls. Durant les dix,
quinze premières minutes, des hommes avaient même continué de
gonfler les rangs de ceux qui se battaient déjà. Ils étaient
rentrés soit pour venir prêter main forte à un ami qui se trouvait
à l'intérieur, ou plus simplement pour satisfaire leur soif de
violence.
Mais rapidement le contenu du
GazolineDolls se répandit dans la ville. L'explosion de violence se
répandait dans Shamrock comme la vague d'un tsunami. De maison en
maison, de rue en rue et de quartier en quartier, rapidement plus
rien de fut épargné. La ville était à feu et à sang.
Un seul homme et toute une ville
partait en vrille. L'homme à la capuche était celui par qui tout
avait commencé, l'étincelle qui avait mis le feu aux poudres. La
ville entière était devenue un gigantesque brasier.
Dans tout ce remue-ménage vous devez
vous demander ce qu'il a bien pu arriver à nos personnages, cette
cher Jill, Trent et son groupe, l’inconnu ou même pour les plus
tordus à Arxe. Ne vous en faites pas, vous aurez bientôt de leurs
nouvelles. Je peux juste vous dire que certains surviront a cette
nuit et que d'autres n'auront pas cette chance.
Et pour ceux qui se préoccupent du
sort de nos deux compagnons de route Ying-Oi et Rik, j'ai le regret
de vous dire que j'ai peur que leur sort ne soit plus qu’incertain
et fâcheux.
Et pour les derniers qui n'auraient pas
encore reconnu notre homme à la capuche, ne vous inquiétez pas trop
pour lui, il s'en sort toujours.
Sur ceux je vous dis à la prochaine
les amis.