Fuel Apocalypse c'est quoi?

Le monde de Fuel Apocalypse ou F.A. pour les intimes est votre monde. Votre bonne petite terre, une fois que l'on en aura pompé toutes les réserves naturelles.

Et autant vous le dire tout de suite ce ne sera pas beau à voire !

Croyez moi, à l'époque ou l'or noire commençait à manquer, les accords de paix ont vite sautés. S'il y avait aujourd'hui des historiens il parleraient surement de troisième guerre mondiale... Mais pour nous c'est le Fuel Apocalypse.

C'est le monde où on vit, un monde où on tue pour une goute d'essence. Pour un oui ou pour un non ! Ce monde c'est celui de F.A. !

Et putain mon ami, qu'es ce que j'aime ce monde!

16/08/2012

Episode 12 : Dance ma belle, dance...


6 mai 2152 , entre 22h30 et 2h du matin , Shamrock (Texas)

J'entends la voix de Trent qui raisonne entre les mur du GazolineDolls. Bientôt je monterai sur scène, la peur au ventre comme à chaque représentation. Margot est venue me prévenir que ce soir la salle était remplie comme jamais et qu'il y régnait une frénésie à glacer le sang d'un lézard. Les rideaux vont s’ouvrir d'une minute à l'autre, Mike me fait signe, 1,2,3... c'est à moi.

Je me retrouve projetée sur scène, mise en pâture à cette horde de rustres, plus barbares les un que les autres. Fermer les yeux, faire le vide et se laisser aller. Donne tout ce que tu as Jill, montre leur toute la beauté du monde. Fluidité et sensualité doivent diriger mes pas.
La musique est mon seul guide. Ma compagne dans ce moment de solitude. Elle m’entraîne avec elle dans les profondeurs de l'âme et finit par transcender tous mes sens. Chaque représentation est un combat, une guerre intérieure que livrent mon corps et mon esprtit contre la cruauté du monde qui m'entoure. Ce soir c'est sous les harmonies de suicidal maniac, une des dernières chansons d'Eraserhead que l’envoûtement prendra chair.

Les vibrations commencent à venir et peu à peu je bascule dans un autre monde. Je ferme les yeux et commence à bouger, plus rien n'a d’importance.
Au moment du changement de mélodie, un bruit sourd et tonitruant vient mettre un terme à la musique, me sortant de ma transe.

Dans un premier temps je ne compris pas ce qu'il s'était passé. Puis mon regard se porta vers le seul mouvement de la salle. D’abord une silhouette floue, puis la figure devient nette. Le dégoût me submergea, l'homme n'avait plus de visage. Il ne restait qu'un amas de chair fumante.
À cet instant je compris que la fureur allait se déchaîner d'ici peu dans le GazolineDolls et que le pire était a craindre. Mon regard se tourna machinalement vers la table de l’inconnu. Je l’aperçus, le regard rivé vers le bar, une de ses mains glissée dans son manteau et l'autre prête à soulever la table. Cet homme s'apprêtait à sortir une arme et a l'utiliser, cela ne faisait aucun doute.

Mike avait senti lui aussi l’imminence du danger, et déjà il avait surgit de derrière les coulisses pour me sortir de la scène et de ma léthargie. Son objectif était clair, me mettre en sécurité coûte que coûte, c'était pour ça qu'il était payé. Déjà les coups de feu commençaient à retentir. Bientôt une pluie de plomb allait s'abattre sur le GazolineDolls.

Avant de disparaître complètement derrière les coulisses entraînée par Mike, je jetais un dernier coup d’œil en direction de la cage des musiciens. Je vis l'un d'eux se faire abattre mais dans la précipitation je ne pus distinguer de qui il s'agissait. Au fond de moi j'espérais juste que Trent n'avait rien et qu'il avait réussi à se mettre à l’abri.

Maintenant je cours derrière Mike dans un couloir menant vers la porte du fond, Margot court aussi, elle me suit de prés. Les coups de feu sont de plus en plus nombreux, il font un bruit monstre comme si un orage avait lieu dans la pièce voisine. La porte du fond, donnant sur la cour entre le bordel et la maison, n'est plus qu'à quelques pas de nous à présent. Mais un homme surgit d'un couloir perpendiculaire. Je n'ai pas le temps de ralentir ou d'avoir peur que Mike lève déjà le canon de son arme dans sa direction. Une slave de trois coups part sans laisser la chance à l'homme d’avoir la moindre réaction, l’élan le fait continuer encore un peu puis il achève sa course contre le mur. Mike se rapproche, vérifie s'il est bel et bien mort et ramasse son arme, mais déjà une flaque de sang se forme, grossissant de seconde en seconde. Je crois qu'il me parle mais je n’entends rien.
-Jill, tu sais te servir ce cet engin ?
Jill putain réveille toi !
Merde tu sais t'en servir oui ou non ?
-Euh...oui.. pardon...
-Alors prends le et sois prête a t'en servir si tu veux vivre !

Le contact avec l'arme, la froideur du métal me rappela le temps où Bill nous avait appris à tirer à Trent et moi. Je m'en souviens comme hier, mon premier contact avec ces engins de mort.
« Trent, je veux que toi et Jill appreniez à vous servir de flingues, on ne sait jamais ce qu'il peut arriver et il faut que vous soyez capables de vous défendre ! »
Durant des années on avait appris à se servir de plein d'armes différentes. Bill était un passionné d'armes bien que n'en portant jamais, il en avait une collection impressionnante. J'ai toujours détesté toutes ces armes jusqu'au jour où j'ai trouvé celles qui me convenaient, les armes de tir de précision. Il parait même que je suis plutôt douée pour ça mais jamais encore je n'ai tiré sur quelqu'un. Et puis je déteste le contact froid du métal, il est trop proche de celui des barres de danse. Mais Bill a su me trouver celle qui me correspond parfaitement, un vieux fusil d'un autre temps. Une arme soviétique d’après ce que je sais, dérivé des AK, qui est presque la seule arme dont la production continue. Il me l'a offert pour mes 14 ans, un dragunov.
Mais l'arme que j'ai dans les mains est loin d’être ma préférence, un pistolet mitrailleur ingram.

Mike est en train d’ouvrir la porte, j’espère que la cour est vide. Il y a des bruits de pas derrière nous, quelqu'un arrive, je dois me préparer à tirer.